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Angoisse et anxiété : différence et évolution

Anxiété et angoisse
On en parle pas très souvent de santé sur le blog mais comme vous le savez je voue une certaine passion pour la psychologie. Aujourd'hui je fais donc un petit détour pour préciser deux états souvent bien connus de tous et démêler ainsi l’écheveau terminologique dans lequel anxiété et angoisse ont évolué.

Définitions de l’anxiété et de l’angoisse

D’abord les définitions. Littré définit l’angoisse par un sentiment de resserrement à la région épigastrique, avec difficulté de respirer et grande tristesse.

L’anxiété par une angoisse d’esprit et en termes de médecine, un état de trouble et d’agitation, avec sentiment de gêne et de resserrement à la région précordiale. Il termine en signifiant : inquiétude, anxiété et angoisse sont trois degrés du même état.

Il est admis que l’anxiété est plutôt d’ordre psychique tandis que l’angoisse plutôt d’ordre somatique déployant tout le cortège neurovégétatif associé (oppression respiratoire, accélération du rythme cardiaque, dyspnée, sueurs, etc.). Les état anxieux intéresseraient plus notre être psychologique étant plus pensés que vécus et les états d’angoisse, plutôt vécus que pensés, seraient donc plus physiques.

Notons aussi la richesse de la langue française qui emploie deux mots, angoisse et anxiété, quand les langues anglaise et allemande n’en utilisent qu’un seul ("anxiety"et "angst")

Quand l’angoisse ou l’anxiété deviennent-elles pathologiques ?

Normal ou pathologique ? Les concepts d’angoisse et d’anxiété n’appartiennent pas en propre au discours médical mais largement le débordent. Nous savons qu’ils trouvent aussi bien place dans la philosophie que dans la littérature, alors souvent liés à la question de l’existence, de la mort, du néant, de la finitude. Car il y a une angoisse normale et une anxiété normale qui relèvent de la condition humaine, qui apparaissent en filigrane sur la trame de l’existence lorsque celle-ci se risque, et se constituent tout au long des phases du développement de l’homme. Dans ces cas là, elles peuvent être un puissant moteur et exercer une fonction adaptative voire créative.

En termes psychiatriques, qu’en est-il ?

Ou plutôt : quand l’angoisse ou l’anxiété deviennent pathologiques ?

Lorsque trois conditions sont remplies, conditions qui, sous le signe de la destruction, rendent la vie difficile et amère :

  1. Quand elles sont anachroniques en ce sens qu’elles font revivre des situations passées et dépassées

  2. Quand elles sont non pas déclenchées par la situation réelle du Moi dans son monde réel mais par la représentation imaginaire du conflit inconscient

  3. Quand elles sont à répétition, c’est-à-dire qu’elles sont enracinées dans la structure même de l’individu
Ainsi, elles deviennent pathologiques.

L’angoisse et l’anxiété de nos jours

Dans la nosographie psychiatrique actuelle, elles peuvent apparaitre comme une donnée transversale et teinter nombre de pathologies soit de manière dominante soit de manière secondaire.

Aussi, l’évolution de la terminologie a montré que la distinction entre angoisse et anxiété tend aujourd’hui à disparaître si bien que dans les manuels de classification, l’angoisse n’apparaît plus et une place entière est consacrée à l’anxiété sous le chapitre des troubles anxieux, chapitre dans lequel l’anxiété prendra des formes aussi variées que : l’attaque de panique, le trouble panique avec ou sans agoraphobie , les phobies, le trouble obsessionnel-compulsif, l’état de stress post-traumatique, l’état de stress aigu, l’anxiété généralisée, les troubles anxieux induits par une substance ou par une affection somatique.


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